Je
savonnais dans mon coin, à ma petite mesure. J'ai bénéficié, pour
débuter (et me rassurer) d'une mise en route lors d'un atelier d'une
après midi chez Cristine Armand, qui est d'min coin, à Arras. Après
quelques mois de patouille, j'avais envie d'aller plus loin dans mes
compétences, notamment pour partager mes acquis à travers mes ateliers nature.
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Franck Dubus |
J'ai
donc décidé de faire un retour aux sources en suivant une formation savonnerie avec Franck Dubus. J'ai été formée par lui à la cosmétique
naturelle, il y a trois ans. Je savais que j'étais entre de bonnes
mains pour découvrir de nouvelles pratiques ! Quand même, il est
rien de moins qu'un pharmacien, qui a suivi depuis plus de 15 ans la
route du naturel, écrit quelques bouquins sur les plantes, les HE.
Il est formateur sur le sujet depuis plusieurs années. Franck est
aussi, et c'est tant mieux, puriste. Nous avons travaillé des
matières souvent biologiques, de bonne qualité. Un petit plus pour
le côté éthique, avec l'absence d'huile de palme dans les
recettes, la nourriture bio et végétarienne (absolument délicieuse,
MERCI Julie !!).
Maintenant
que les présentations sont faites, je vous propose un bref résumé
de la formation en savonnerie artisanale :
je
suis donc arrivée à Die, après plusieurs heures de train dans les
pattes. Contente d'arriver et d'être accueillie !
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L'abbaye |
Le
stage va durer 3 jours et se passe dans un lieu particulier :
l'Abbaye de Valcroissant. C'est une ancienne abbaye qui a été
transformée il y a quelques années en gite et ferme. De quoi
dormir, manger et se former ! C'est en plus un lieu chargé, de
vieilles pierres du 12 ème siècle, au milieu des montagnes !
Superbe !!
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Vue sur les montagnes |
En
arrivant, j'ai la chance de retrouver, par hasard, Hélène, qui a
suivie la formation cosmétique il y a 3 ans. Belle surprise,
d'autant que nous avions bien rigolé à l'époque ! Il est déjà
tard...vite au lit !
Lendemain
matin, les autres participants arrivent un à un. Nous serons 12
participants au total. J'ai bien aimé la variété des profils ou
des motivations : futurs savonniers, porteurs de projets d'ateliers,
agriculteur bio, distillateur d'huile essentielle, producteur d'huile
d'olive du Maroc, et une même une productrice de lait d'ânesse !
Première
matinée, de la théorie :
nous
avons eu un topo complet sur les exigences en terme de sécurité :
du masque à gaz au masque de pompier, en passant par la blouse
épaisse de labo... Nous voilà tout beaux ! C'est contraignant,
mais nécessaire : nous allons manipuler de la soude en évaporation,
et nous sommes nombreux à manipuler !
Après
ce long (et nécessaire) préambule, nous avons les premières infos
sur la réalisation d'un savon. Les questions fusent : 12 cerveaux
très motivés en ébullition. J'admire Franck et sa capacité à
répondre de manière très posée à chacun. Il gère son auditoire
dissipé d'une main de maître : « juste en se taisant pour
obtenir le silence... et ça marche », me faisait remarquer
Marie Pierre.
Après
cette bonne mise en bouche, sans pause, (nous étions trop
concentrés, le temps a filé), le repas !
Pour
mémoire : lasagnes au potimarron, salade. Julie, la recette,
pleeeaasse !
L'après
midi, nous avons continué un peu de théorie, puis nous avons
réalisé le premier savon de la formation : un savon doux pour toute
la famille. La technique nous permet de mettre en œuvre la dilution
de soude dans l'eau. Une pièce (magistrale) est dédiée à cet
effet. Munis de nos masques, nous avons tous assurés !
Repas
/ repose bien mérité ! Au menu : potage, cake aux olives –
poireaux – champignons. Dessert : crème de tofu soyeux chocolat /
HE orange douce
Et
ce n'est pas finit : nous avons passé la soirée à découvrir les
secrets du parfum dans le savon, avec tests au huiles essentielles.
Jour
2 – matin :
Nous
avons écouté un peu de théorie sur la saponification, les calculs
de soude avec les indices de saponification, surgraissage, choix du
pourcentage d'eau... J'ai tout compris ! Chaque étape a été
donnée, pas à pas. Ça a permis de rendre cette partie qui me
semblait compliquée très accessible et digeste ! A présent, nous
sommes capables de calculer nos dosages d'huile, de soude, le tout
avec la calculatrice ! Oui, oui, sans les calculateurs automatiques
du net ! Trop fière !
L'après
midi, nous avons fabriqué une barre à shampoing. Je ne pensais pas
que c'était réalisable rien qu'avec le mélange huile/soude. Mais,
finalement, en connaissant le pouvoir lavant, moussant, décapant de
chaque huile, c'est tout à fait réalisable !
Nous
avons obtenus de beaux shampoings solides.
Le
soir, j'avoue que la fatigue m'a gagné... Nous avons travaillé
jusque 23h sur la réglementation.
Dimanche...
je suis loin d'être en forme olympique, mais contente d'être là,
alors ça va ; )
Nous
avons finalisé notre travail théorique , le matin, en découvrant
les indices INS et d'iode dans le savon. Ça y est, la saponification
à froid n'a plus de secrets pour moi... bon, il va falloir que je
m'entraine, repotasse mes cours, mais j'ai bien avancé dans mes
savoirs : objectif atteint !
Fin
de matinée, nous avons réalisé un savon au miel, dont Hélène et
moi avons composé le parfum HE au, validé par le chef, Franck.
J'espère qu'il plaira !
Repas
L'après
midi, nous bénéficions une brève théorie sur la décoration des
savons (funelle, one pot, marbrage...). Nous avons finit en beauté,
en créant un savon au lait d'ânesse (merci Marine qui nous en a
rapporté, fraichement tiré de sa propre production).
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Marbrage one pot réalisé par Jacques et Bénédicte |
Nous
avions, aussi, pour ce dimanche, la liberté de choisir notre déco.
J'étais en binôme avec Hélène et nous avons bien travaillé : un
savon marbré bleu/crème. J'espère qu'il supportera la balade en
train... Nous verrons.
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Savon prêt à voyager ! |
Je
suis ravie (et fatiguée par ce rythme soutenu) du stage savonnerie,
d'avoir appris plein de nouvelles choses, rencontré de nouvelles
personnes passionnées, passionnantes ! J'espère que nous auront
l'occasion, les uns, les autres, d'échanger nos pratiques,
savoir-faire ?!